« Le principal fléau de l’humanité n’est pas l’ignorance, mais le refus de savoir. (Simone de Beauvoir)
Je déplore la paresse intellectuelle.
Je déplore qu’on fasse les mêmes erreurs pendant des années sans jamais se corriger, et qu’on appelle cela l’expérience. Je déplore qu’on se contente d’ouvrir grand le bec, comme des oisillons à qui l’on donne la becquée, pour avaler les yeux fermés la merde puante qu’on vient nous servir, et qu’après on vienne se plaindre du goût.
Je déplore ce foutu syndrome de Cassandre que je vis au quotidien face à des gens qui n’ont même pas la culture nécessaire pour savoir qui est Cassandre. Je déplore ceux qui ne chercheront même pas à savoir.
Je déplore qu’au lieu de faire face dans votre miroir Ikea poussiéreux à votre propre répugnance et d’y changer quelque chose, vous, gens bien sous tout rapport, préférez sans rougir vous foutre de la gueule de ceux qui ont déjà changé quelque chose et qui changent encore. Ceux qui réfléchissent, qui continuent à chercher des réponses à leurs questions et qui sans s’en rendre compte sont déjà loin devant tout le monde. J’admire ces gens-là, parce que votre plus grand exploit est de vous foutre de leur gueule alors que leur plus petit exploit est de se foutre de votre existence.
Je déplore qu’on cède à la facilité. J’emmerde cordialement les traditions, les « on a toujours fait comme ça », les habitudes pataudes et rassurantes, la zone de confort.
Ma mère, et d’autres, disent que je suis soi-disant intelligent. Mon frère (lui-même particulièrement malin) prétend pareil. Je ne sais pas si c’est vrai, mais voici un scoop : on n’est pas intelligent juste parce qu’on n’accepte pas bêtement tout ce qu’on nous sert de conneries. Ou alors si c’est le cas, je suis en effet un p*tain de génie !
J’ouvre le dictionnaire quand je ne comprends pas un mot. Je m’informe quand je ne comprends pas un concept. Chercher, comprendre, apprendre. Ca n’a jamais été aussi facile. Ca devrait être la base. Et vous, bande d’arriérés confortables et orgueilleux qui réagissez comme si votre paresse intellectuelle était le mètre-étalon du monde, je vous déplore et je vous emmerde !
Alors une petite mise en garde si jamais on se rencontre : soit on travaille ensemble dans un effort commun pour dépasser nos petites habitudes, pour faire mieux et s’améliorer ensemble, soit vous vous ôtez de mon chemin et vous me laissez bosser seul, parce que traîner les causes perdues comme on s’accroche des boulets aux pieds, ça me facilite le transit intestinal.
J’ai mis longtemps à trouver une direction. A présent, je m’y tiens. Et j’ai bien l’intention de larguer les emmerdeurs en route.